Transformation



















25 septembre 1968
(Mère donne au disciple une fleur appelée "Transformation".)

Je te donne la bonne.
Pourquoi la bonne?
Je dis cela parce qu'il y a des confusions dans l'esprit de beaucoup de gens.
Par exemple, au point de vue du progrès, quand moi, je parle de progrès, je veux dire «passer de la conscience mentale à une conscience supérieure», mais généralement les gens comprennent «faire des progrès matériellement ou mentalement ou...»
Alors quand on parle de transformation aux gens, ils pensent à toutes sortes de choses bizarres... Nous, quand nous parlons de transformation, nous voulons dire la transformation supramentale.
C'est pour cela.

Frangipanier




Hibiscus









Sans date 1957

«Je suis avec vous.» Qu’est-ce que cela veut dire exactement? Quand nous prions ou quand nous débattons intérieurement un problème, sommes-nous réellement entendus, toujours, malgré nos maladresses et nos imperfections, malgré même nos mauvais vouloirs et nos erreurs? Et qui entend? Toi qui es avec nous? Est-ce toi dans ta conscience suprême, une force divine impersonnelle, la force du yoga, ou toi, Mère dans un corps, avec ta conscience physique – une présence personnelle qui est réellement au courant de chaque pensée et de chaque acte, et non quelque force anonyme? Peux-tu nous dire comment, de quelle façon tu es présente avec nous? Il est dit que Sri Aurobindo et toi forment une seule et même conscience, mais y a-t-il une présence personnelle de Sri Aurobindo, et ta présence personnelle, deux choses distinctes jouant chacune un rôle particulier?

Je suis avec vous parce que je suis vous ou vous êtes moi.

Je suis avec vous, cela veut dire un monde de choses, parce que je suis avec vous à tous les niveaux, sur tous les plans, depuis la conscience suprême jusque dans ma conscience la plus physique. Ici, à Pondichéry, vous ne pouvez pas respirer sans respirer ma conscience. Elle imprègne l’atmosphère presque matériellement, dans le physique subtil, et s’étend jusqu’au lac, à dix kilomètres d’ici. Au-delà, ma conscience peut se faire sentir dans le vital matériel, puis sur le plan mental et les autres plans plus élevés, partout. Quand je suis venue ici pour la première fois, j’ai senti l’atmosphère de Sri Aurobindo – senti matériellement – à dix milles de la côte, des milles marin, pas des kilomètres! Ce fut soudain, très concrètement, une atmosphère pure, lumineuse, légère, légère, qui vous soulève.

Il y a longtemps, Sri Aurobindo a fait afficher partout dans l’Ashram ce rappel que vous connaissez tous: «Agis toujours comme si la Mère te regardait, car en vérité elle est toujours avec toi.»

Ce n’est pas une simple phrase, ce ne sont pas des mots, c’est un fait. Je suis avec vous d’une façon très concrète, et ceux qui ont la vision subtile peuvent me voir.

D’une façon générale, il y a ma Force qui est là constamment à l’œuvre et qui constamment déplace les éléments psychologiques de votre être pour les mettre en de nouvelles relations et vous préciser à vous-mêmes les diverses faces de votre nature afin que vous puissiez voir ce qui doit être changé, développé, supprimé.

Mais en dehors de cela, il y a un lien particulier, personnel, entre vous et moi, entre tous ceux qui sont tournés vers l’enseignement de Sri Aurobindo et moi – et les distances ne comptent pas, bien entendu, vous pouvez être en France, à l’autre bout du monde, ou à Pondichéry, ce lien est aussi vrai et vivant. Et chaque fois qu’il y a un appel, chaque fois qu’il est nécessaire que je sois au courant pour envoyer une force, une inspiration, une protection ou autre chose, il y a comme un message qui me vient, tout d’un coup, et je fais le nécessaire. Ces communications m’arrivent à n’importe quel moment évidemment, et tu m’as peut-être vue plus d’une fois m’arrêter soudain au milieu d’une phrase, d’un travail: c’est que quelque chose m’arrive, une communication, alors je fais une concentration.

Avec ceux que j’ai acceptés comme disciples, à qui j’ai dit «oui», il y a plus qu’un lien: il y a une émanation de moi. Cette émanation m’avertit chaque fois qu’il est nécessaire pour me dire ce qui se passe. En fait, je suis tenue constamment au courant, mais toutes ces choses ne s’inscrivent pas dans ma mémoire active, je serais débordée: la conscience physique agit comme un filtre; les choses sont enregistrées sur un plan subtil, elles sont là à l’état latent, un peu comme une musique qui serait enregistrée sans être jouée, et lorsque j’ai besoin de savoir avec ma conscience physique, je me branche sur ce plan subtil et le disque se déroule. Alors je vois comment sont les choses, leur développement dans le temps, le résultat actuel.

Et si, pour une raison quelconque, vous m’écrivez pour demander mon aide et que je réponde «je suis avec vous», cela veut dire que la communication avec vous devient active, que vous êtes même dans ma conscience active, pour un temps, le temps nécessaire.

Et ce lien entre vous et moi n’est jamais coupé. Il y a des gens qui ont quitté l’Ashram il y a longtemps, en état de révolte, et pourtant je continue à être au courant, à m’occuper d’eux. Vous n’êtes jamais abandonnés.

En vérité, je me sens responsable de tout le monde, même des gens que je n’ai rencontrés qu’une seconde dans ma vie.

Maintenant, rappelle-toi une chose, c’est que Sri Aurobindo et moi, nous sommes toujours une seule et même conscience, une seule et même personne. Seulement, quand cette force ou cette présence qui est la même, passe à travers votre conscience individuelle, elle se revêt d’une forme, d’une apparence différente selon votre tempérament, vos aspirations, vos besoins, la tournure particulière de votre être. Votre conscience individuelle est comme un filtre, un orientateur si je puis dire: elle fait un choix et fixe une possibilité dans l’infini des possibilités divines. Au fond, le Divin donne exactement à chaque individu ce qu’il attend de lui. Si vous croyez que le Divin est lointain et cruel, il sera loin et cruel, parce que, pour votre bien suprême, il sera nécessaire que vous sentiez la colère de Dieu. Il sera Kâlî pour les adorateurs de Kâlî, et la béatitude du bhakta. Et il sera la Toute-Connaissance de ceux qui cherchent la Connaissance, l’Impersonnel transcendant de l’illusionniste. Il sera athée avec l’athée, et l’amour de celui qui aime. Il sera fraternel et proche, un ami toujours fidèle, toujours secourable, pour ceux qui le sentent comme le guide intérieur de chaque mouvement, de chaque minute. Et si vous croyez qu’il peut tout effacer, il effacera toutes vos fautes, toutes vos erreurs, inlassablement, et à chaque instant vous pourrez sentir sa Grâce infinie. En vérité, le Divin est ce que vous attendez de Lui dans votre aspiration profonde.

Et quand on entre dans cette conscience où l’on voit toutes les choses d’un seul regard, l’infinie multitude des rapports du Divin et des hommes, on voit comme tout est merveilleux, dans tous les détails. On peut regarder l’histoire des hommes et voir combien le Divin a évolué selon ce que les hommes ont compris, voulu, espéré, rêvé, et comme il était matérialiste avec le matérialiste, et comme il grandit chaque jour et se fait plus proche, plus lumineux à mesure que s’élargit la conscience humaine. Chacun est libre de choisir. La perfection de cette variété sans fin des relations de l’homme à Dieu à travers l’histoire du monde est une merveille ineffable. Et tout cela ensemble, c’est une seconde de la manifestation totale du Divin.

Le Divin est avec vous selon vos aspirations. Cela ne veut pas dire, naturellement, qu’il se plie aux caprices de votre nature extérieure – je parle ici de la vérité de votre être. Et encore, il se modèle parfois sur vos aspirations extérieures, et si, comme les dévots, vous vivez dans ces alternances d’éloignement et d’embrassement, d’extase et de désespoir, le Divin aussi s’éloignera de vous ou se rapprochera, selon ce que vous croirez. L’attitude est donc très importante, même l’attitude extérieure. Les gens ne savent pas à quel point la foi est importante, comme la foi est miracle, créatrice de miracles. Car si vous vous attendez à chaque instant à être soulevé et tiré vers le Divin, Il viendra vous soulever et II sera là, tout proche, de plus en plus proche.

Frangipanier



Allamanda

La vibration des fleurs



La Vie Divine




















24 juillet 1963
l'Amour divin arrive avec la Vérité et le Pouvoir divins, il descend d'abord sous une forme transcendante et universelle, puis, de cette transcendance et de cette universalité, il choisit les personnes suivant la Vérité et la Volonté divines, créant un amour personnel plus vaste, plus grand, plus pur que le mental ou le coeur humain ne peuvent maintenant l'imaginer.
C'est seulement quand on a eu l'expérience de cette descente, que l'on peut réellement être un instrument de la naissance et de l'action de l'Amour divin dans le monde.» (Lettres)
1. «L'importance du corps est évidente: c'est parce que l'homme a développé ou a reçu un corps et un cerveau capables de recevoir et de servir une illumination mentale progressive qu'il s'est élevé au-dessus de l'animal. De même, c'est seulement en développant un corps, ou du moins un fonctionnement de l'instrument physique, capable de recevoir et de servir une illumination plus haute encore qu'il pourra s'élever au-dessus de lui-même et réaliser, non seulement dans sa pensée et dans son être intérieur mais dans la vie, une humanité parfaitement divine. Sinon, ou bien la promesse de la Vie est révoquée, son sens est annulé et les êtres terrestres n'ont qu'à réaliser le Satchidananda en s'abolissant eux-mêmes, se dépouillant du mental, de la vie et du corps, et en retournant au pur Infini, ou bien l'homme n'est pas l'instrument divin, il y a une limite prédestinée au pouvoir de progrès conscient qui le distingue de toutes les autres créatures terrestres, et, de même qu'il les a remplacées à la tête de l'évolution, de même il doit être remplacé finalement par une autre créature qui assumera son héritage.» (La Vie Divine)

Endémia


Je veux aimer seulement




















27 mai 1959
Tu m’imposes une nouvelle épreuve en me demandant d’aller à Rameswaram. J’ai accepté pour toi. Mais j’irai là-bas bardé de mon fer le plus dur et je ne céderai pas, parce que je sais que c’est toujours à recommencer. Je ne tiens pas à être un «grand tantrique» ou ceci ou cela, je veux aimer seulement. Et puisque je ne peux pas aimer, je m’en vais. J’arriverai le matin à 2 h à Rameswaram et repartirai par le train de 11 heures.

C’est en Nouvelle-Calédonie que je veux partir. Là ou ailleurs... il y a des forêts là-bas. L’Afrique se ferme. Il faudra que tu m’aides une dernière fois en me donnant les moyens de partir et de tenter quelque chose d’autre avec un minimum de chances – quoique, au point où j’en suis, je me moque assez des «chances».
Signé: Satprem

Fougère endémique argentée



Endemia


Endemia


feuille sous la pluie

éclats Divins

Empreintes célestes



Fleurs